Bilan de la résidence d'artiste
Au programme :
- Accueil de Ludovic Hamon, délégué du CNRS ; d’Emmanuel Guez, directeur de l’ESAD et de Catherine Bessada et Anne-Lise Thomann, coordinatrices de l’ARD MATEX
- Découverte de l’exposition et explications de la démarche artistique des artistes du collectif Kaïros, Amélie Samson et Eva Vedel
- Cocktail autour des œuvres
À propos de la résidence d’artiste
Explorant les divers placards, le collectif a commencé sa résidence par un inventaire photographique de ce que les chercheurs lui ont fait découvrir au sein des locaux du CEMHTI. Une manière pour les artistes de proposer un autre regard sur des pièces considérées comme des échantillons ou des résultats d’expériences. Dans la suite de son questionnement récent à propos de la fiabilité de l’archivage numérique, le collectif a ensuite produit des scans 3D de certaines pièces, révélant ainsi les limites des technologies laser face aux surfaces lisses et réfléchissantes des échantillons de matériaux vitrifiés à hautes températures issus des laboratoires.
Au cours des années et au fil des projets de recherche qui se succèdent, de nombreux objets sont stockés dans les placards des laboratoires. Les artistes se sont donc emparés de certains éléments, notamment des tubes, autrefois utilisés dans des fours haute températures, afin de créer un dispositif mettant en valeur par la lumière les images actuelles produites par la technologie de pointe du microscope à balayage électronique.
Intriguées par la présentation de chercheurs travaillant sur la création de nanoparticules d’argent grâce aux UV, les artistes ont cherché à combiner cette innovation avec leur appétence régulière pour le matériau céramique. Dans le but de créer une installation interactive alliant le matériau millénaire associé à l’artisanat et les recherches de pointe en chimie, elles ont ainsi collaboré avec les chercheurs. S’ensuivit un long travail pour créer des circuits imprimés en nanoparticules d’argent sur des échantillons divers de leur conception en grès, porcelaine ou faïence. Cependant, si l’effet miroir fascinant est bien présent, créant des pièces singulières, l’aspect conducteur n’a malheureusement pas abouti.
En parallèle, le collectif s’intéresse également à des échantillons de pièces « imprégnés » issues de recherches sur des matériaux réfractaires utilisés en fonderie par exemple. En mélangeant des oxydes issus du travail traditionnel de la terre aux matériaux utilisés par le CNRS, elles cherchent à imprégner volontairement des plaques d’alumine pour créer des textures et couleurs surprenantes après cuisson à haute température. Ce processus aux résultats prometteurs encourage les artistes à développer davantage ce genre de collaboration.
Pour finir, le collectif s’est intéressé à la matière sonore qui peuple le laboratoire GREMI où cohabitent de multiples pompes, laser, boutons en tout genre. Des bruits de fond pour les chercheurs, mais bien plus particuliers pour les non initiés. Cherchant à mettre en valeur ces sons qui deviennent le quotidien des acteurs de MATEX, le collectif a l’idée de créer un dispositif d’écoute, mais aussi de jeu interactif de ces sons. Après une phase d’enregistrement en laboratoire, elles modélisent des visualisations de ces sons qu’elles impriment en 3D dans l’espace tangible. L’exposition met donc en scène un dispositif tactile permettant de jouer les sons enregistrés en touchant les modules imprimés en 3D correspondants.